Politique extérieure
Tu trouveras ici mes propositions concernant les affaires à l'extérieure des frontières.
Les textes suivants sont mes positions et n'engagent que moi.
Relation avec l'UE
A la suite de l’arrêt des négociations du projet d'Accord-cadre communiqué le 26 mai 2021 par le Conseil fédéral, force est de constater que, en l’état du moins, l'UE suit la ligne qu’elle avait communiquée en amont. Pour se convaincre des conséquences de cet échec, il suffit de lire le rapport de la Prof. Astrid Epiney, LL.M., intitulé: "Les implications de l’échec des négociations d’un Accord-cadre entre la Suisse et l’Union européenne- Aspects choisis", parut dans les Cahiers fribourgeois de droit européen no 30. Il est maintenant nécessaire réagir pragmatique ment, les Suisses étant sur le point de perdre leur allié politique, culturel et économique le plus important. Pour cela, deux solutions sont envisagées par les Vert'libéraux et par moi-même: une adhésion à Espace économique européen (EEE), ou un nouvel accord-cadre 2.0.
Le 6 décembre 2022 marquait les 30 ans de l’échec en votation populaire de l’ EEE, un rapprochement à ce qui allait par la suite devenir l’Union européenne. Le 6 décembre 1992, la division très nette du pays entre les Alémaniques et les Latins , pour un refus à 50,3%, a suscité une véritable crise nationale. Aujourd'hui, alors qu’un sondage montre bien que cette voix séduirait la population, moi comme les Vert’libéraux voulons relancer cette option, nous alignant sur des pays comme la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein, des membres de cet espace sans pour autant être adhérents de l'UE. Cette possibilité est aujourd'hui bien réelle après l'échec des négociations de l'accord-cadre avec l'UE.
L'autre possibilité bien-entendu, demeure celle d'un accord-cadre 2.0 avec l'UE, que je soutiens également à titre d'alternative, puisqu'il est difficile de savoir ce qu'il en ressortirait à l'heure actuelle, le dossier venant à peine de reprendre du poil de la bête, avant de de reprendre du plomb dans l'aile avec le départ de Livia Leu. J'ai personnellement une préférence pour une adhésions à l'EEE, permettant une véritable alliance dans le temps long, plutôt que de prendre le risque d'un accord peu satisfaisant pour les deux parties et qu'il faudra à nouveau renégocier dans le futur.
Erasmus +
A l'heure actuelle, la Suisse ne participe pas pleinement au programme européen de mobilité Erasmus+. Or, la solution spécifique à la Suisse pour Erasmus+ offre moins de possibilités de conception, de participation et de mise en réseau. Après l'adoption de l'initiative sur l'immigration de masse en 2014, les négociations pour la pleine participation de la Suisse au programme européen de mobilité Erasmus+ ont été interrompues en raison de la non-ratification du protocole additionnel sur la libre circulation des personnes avec la Croatie. La Suisse ne participe donc aux activités du programme d'éducation Erasmus+ qu'en tant que pays tiers non associé. Il est pourtant primordial pour l'avenir du pays qu'il puisse conserver son rôle de leader dans les domaines de la formation, de la recherche et de l'innovation. Il lui faut renforcer cette position dans la concurrence internationale: les compétences et l'expérience que les jeunes, en particulier, acquièrent lors d'un séjour à l'étranger sont des avantages majeurs sur le marché du travail. De plus, les compétences linguistiques, les aptitudes interculturelles, la connaissance de l'histoire, de la politique et de l'économie d'autres pays ainsi que les réseaux construits à l'étranger constituent aussi des avantages non-négligeables, tant personnels que professionnels.
D’autre part, nos universités deviendraient plus attrayantes si la Suisse étaient membres à part entière du programme Erasmus+. De même, il serait possible d'éviter une bureaucratie bien inutile, en plus d'offrir plus de choix pour les étudiants avec de nombreuses universités. Les projets internationaux avec nos partenaires européens et les synergies qui en résulteraient seraient facilités, tout comme l'accès aux outils numériques. En outre, l'association complète serait tout aussi attrayante dans les domaines de l'enseignement et de la formation professionnelle, ainsi que pour l'enseignement scolaire et extrascolaire, avec un accès plus facile aux programmes d'échanges, aux séjours de formation et de perfectionnement.
C'est pour toutes ces raisons que je me place en faveur d'une intégration aussi rapide que possible de la Suisse au programme complet Erasmus+.
Horizon Europe
Depuis que le Conseil fédéral a renoncé à l'accord-cadre avec l'Union européenne, en mai 2021, la Suisse n'est plus associée à "Horizon Europe". L'exclusion de la Suisse du programme "Horizon Europe" fait déjà des dégâts au sein des institutions de recherche du pays: le 16 janvier 2023, Léman Bleu publiait un article intitulé "Inquiétude à l'Université près de deux ans après l'exclusion d'Horizon Europe", au travers duquel on apprend que l’Université de Genève constate les premiers effets négatifs de cette expulsion: dans les programmes antérieurs, l’Université de Genève avait reçu 49 bourses ERC (soit des bourses d’excellence pour les chercheurs), représentant 25 millions de francs suisses comme l'explique le Recteur Yves Flückiger. Sans ces financements, le risque est de fragiliser nos Université et nos Hautes-Ecoles le marché européen. Plusieurs chercheurs ont par exemple déjà reçu des propositions de l’étranger. En juillet 2021 en effet, des dizaines de chercheurs et de chercheuses à travers la Suisse ont reçu un e-mail signé de Bruxelles leur annonçant que, désormais, l'unique moyen pour décrocher une bourse d'étude européenne est de s'établir dans un établissement au sein de l'Union européenne (UE). Le risque est donc une fuite des cerveaux vers l'étranger, l'économie suisse viendrait alors à manquer de talents travaillent sur es projets de recherche en Suisse. Pour s'en convaincre, il suffit de lire l'interview du 14 février 2023 de Günther Dissertori, recteur de l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), sur swissinfo.ch.
Je me positionne donc en faveur d'une réintégration rapide au programme Horizon Europe.
Guerre en Ukraine
Le 24 février 2022, la Russie a attaqué l'Ukraine, un pays européen indépendant, et viole depuis cette date le droit international et les droits de l'homme de manière intolérable. Les destructions matérielles et les souffrances humaines provoquées par cette situation sont incommensurables. L'Ukraine résiste farouchement pour conserver cette même souveraineté que la Suisse et d'autres pays européens revendiquent pour eux-mêmes. Aider et soutenir l'Ukraine est donc dans l'intérêt de notre pays.
Depuis le début de l'attaque russe, l'Institut pour l'économie mondiale de Kiel analyse le soutien apporté à l'Ukraine par 40 pays sous la forme d'une aide militaire, humanitaire ou financière. Les contributions sont rapportées à la performance économique des pays donateurs, c'est-à-dire à leur PIB. Par rapport à sa performance économique, la Suisse occupe dans l'ensemble la 33e place du classement, une position qui s'explique en partie par le fait qu'elle ne livre pas d'armes à l'Ukraine et que le soutien apporté par les cantons, les communes et les particuliers n'est pas pris en compte. La position de la Suisse varie selon le mode de calcul utilisé : si l'on tient compte des coûts résultant de l'accueil des réfugiés, la Suisse prend ainsi la 29e place du classement ; si l'on considère uniquement l'aide humanitaire, elle remonte à la 10e place.
Le 22 février 2023, le Conseil fédéral a annoncé un nouveau plan portant sur un montant de 140 millions de francs d'aide immédiate, dont 114 millions pour l'Ukraine et 26 millions pour la Moldavie. Cela permet à notre pays de gagner quelques places dans le classement.
La Suisse devrait néanmoins encore augmenter son aide humanitaire pour se hisser au niveau de pays comparables en fonction de leur performance économique. On pense par exemple à l'Autriche, qui est en tête du classement pour ce qui est de l'aide humanitaire, avec une contribution correspondant à 0,16 % de son PIB (soit environ 2 milliards de dollars). Pour comparaison, le PIB suisse a atteint 771,22 milliards de dollars en 2022, ce qui correspondrait à 4,8 milliards de dollars d'aide humanitaire.
Le texte exposé ici est une reprise de la motion de la président du groupe vert'libéral Tiana Moser mais elle résume bien mon avis sur la question: il nous faut apporter notre soutien irrémédiable à l'Ukraine dans la situation qui est actuellement tragiquement la sienne dans le cadre de la neutralité helvétique.