Politique intérieure

Tu trouveras ici mes propositions concernant les affaires à l'intérieur des frontières.

Les textes suivants sont mes positions et n'engagent que moi.

Congé parental

Le congé parental est ma grande priorité. Au niveau fédéral, en cas de naissance d'un enfant, la mère a droit à au minimum 14 semaines de congé payé (certains cantons comme Genève ont passé ce nombre à 16), alors que le père a droit a un congé paternité de 2 semaines. Ce court délai ne permet pas aux pères de tisser des liens plus approfondis avec leur enfant. De plus, il laisse la charge à la mère d'assumer la responsabilité familiale que représente l'enfant, ce qui a pour conséquence que de nombreuses femmes décident à contre-coeur de mettre en pause leur carrière professionnelle, voire y renoncent, ce qui s'avère désastreux en termes d'indépendance économique, notamment pour leur future retraite.

Je suis donc en faveur pour un congé parental national sur le modèle de celui qui est actuellement discuté à Genève sous l'initiative des Vert'libéraux, c'est-à-dire un congé minimal de 16 semaines pour la femme, 8 pour l'homme. De plus, 2 semaines pourraient être transférées d'un.e partenaire à un.e autre, pour une plus grande flexibilité de l'emploi du temps des conjoints, le but étant d'aborder la question de la naissance de l'enfant en équipe. Ainsi, les trois scénarios possibles seraient:

16 semaines pour la mère et 8 semaines pour père ;

14 semaines pour la mère et 10 semaines pour père ;

18 semaines pour la mère et 6 semaines pour le père.

Bien entendu, ce modèle serait identique pour tous les modèles familiaux, y compris les parents de même sexe, adoptifs. Ce modèle améliorerait les conditions de vie de famille : diverses études ont montré une diminution des divorces, des dépressions post-partum et aussi des décrochages scolaires lors d'encadrement par les deux parents dès la naissance. Les employeurs en bénéficieraient également grâce à une plus grande disponibilité de la main-d'œuvre féminine, des employés plus reposés et donc plus productifs. C'est du gagnant-gagnant. 

Imposition individuelle

En Suisse, l'imposition individuelle ne s'applique qu'aux célibataires et aux couples non mariés. Cela signifie que les couples mariés et les couples de même sexe vivant en partenariat enregistré sont imposés conjointement. Selon le niveau de revenus communs, le couple passe dans une tranche de progression fiscale plus élevée, ce qui peut avoir un impact considérable sur la santé économique des ménages. Cette situation conduit souvent à ce que, dans les familles avec enfants, les femmes (encore principalement) réduisent ou abandonnent leur activité professionnelle. De plus, si une garde des enfants venait à s'avérer nécessaire pendant les heures de travail, le problème devient double : des frais de garde viennent s'ajouter à des impôts élevés. Il arrive ainsi qu'avoir une activité rémunérée ne soit  pas rentable pour le second revenu.

Plusieurs raisons poussent à remettre en question le système fiscal actuel. Tout d'abord, en termes d’imposition des personnes physiques, la fiscalité suisse ne tient pas compte des évolutions sociales au sein de la population. Les impôts fédéraux sont plus élevés pour les couples mariés que pour les couples non mariés, favorisant fiscalement un mode de vie plutôt qu'un autre. De plus, selon le niveau salarial des époux, être imposés conjointement peut coûter plus cher que si l’un des deux ne travaillait pas. Cette situation absurde conduit à ce que les femmes (encore principalement aujourd'hui pour des raisons patriarcales) réduisent considérablement leur taux ou abandonne parfois leur emploi. Ce choix devrait toutefois être libre et déterminé par le couple uniquement, sans influence externe. Une imposition individuelle encouragerait la participation des  femmes au marché du travail, permettrait plus aisément de lutter contre le plafond de verre. De ce fait, cette proposition amènerait à une plus grande disponibilité de main-d’œuvre.

Pour toutes ces raisons, je me positionne donc en faveur d'une modification de la Constitution demandant à ce que les personnes physiques soient imposées indépendamment de leur état civil. Une initiative populaire a par ailleurs été déposée à ce sujet, le peuple suisse aura donc l'occasion de se prononcer lui-même sur cette question que je défendrai avec vigueur. 

Transparence des marges des grands distributeurs

Il est nécessaire qu’à chaque achat d’un produit alimentaire suisse, le consommateur puisse être certain que le prix dudit produit rémunère correctement les producteurs et qu’il permette au détaillant de dégager une marge brute couvrant tous ses frais tout en dégageant un bénéfice raisonnable et qui assure enfin un prix équitable pour le consommateur lui-même. La marge représente le rapport entre le prix de vente d’un produit et son coût d’achat. La transparence desdites marges est nécessaire dans un marché. Notamment parce que l’asymétrie d’information donne à ceux qui ont accès aux données les plus précises un pouvoir disproportionné. Mais aussi parce qu’une transparence accrue permet aux différents acteurs de faire des choix plus éclairés, de mieux comprendre les mécanismes de formation des prix et l'évolution des tendances dans l'ensemble de la chaîne alimentaire. Ainsi une meilleure transparence renforce le rôle des producteurs et des consommateurs, les seconds voulant une rémunération juste des premiers et étant prêts à payer un prix proportionnel à la valeur ajoutée par les différents acteurs.

Les agricultrices et agriculteurs de notre pays font face à des transformateurs, des distributeurs et des détaillants peu nombreux, mais très puissants. Le commerce de détail national est en effet contrôlé à près de 80% par deux entreprises : Migros et Coop. Ces dernières possèdent donc un énorme poids dans les relations de négociations des prix. En 2022, les médias Le Temps et Heidi.News, ainsi que la Fédération Romande des Consommateurs (FRC) ont sorti des enquêtes sur les marges dégagées par ces deux acteurs.En ce qui concerne le marché des légumes, la FRC prend l’exemple du concombre : les coûts de production sont passés de 85 à 96 centimes l’unité et l’agriculteur·rice ne gagne aujourd’hui plus que 2 centimes par pièce, contre 13 l’année dernière. En début 2023, l’émission Temps Présent a également sorti une enquête, révélant l’ampleur des marges de la grande distribution: jusqu’à 68% sur certains produits laitiers.

Je me positionne donc en faveur d'une transparence des marges des distributeurs. Cela permettrait une ouverture du marché qui permettrait plus de concurrence afin que d'autres acteurs puissent proposer des marges plus équitables, permettant dans le même temps à Coop et Migros de revoir leur politique des prix. 

Service Citoyen

Chacune et chacun devrait effectuer au moins une fois dans sa vie un engagement pour la collectivité et l'environnement. L'idée derrière le Service citoyen est que l'engagement pourrait être effectué au sein de l'armée, du service civil, de la protection civile ou d'un autre service de milice, comme par exemple un service au bénéfice de la protection de l'environnement. Les effectifs des services d'intervention, en particulier de l'armée et de la protection civile, devraient toutefois être garantis. Le but est de passer d'une obligation de servir exclusivement masculine et militaire à un engagement de milice plus large, plus moderne, pour toutes et pour tous. Cette flexibilité est rendue nécessaire parce que nous sommes dans une ère d’instabilité avec des menaces multidimensionnelles (guerres, dérive climatique, pandémies, pénuries, cyberattaques, violences sociales, etc.). Le but alors est d'actualiser notre système de l’obligation de servir afin de l’adapter aux nouvelles réalités. 

En cassant la hiérarchisation de l'obligation de servir qui veut placer le service militaire au premier plan et le service civil et la protection civile au second plan, nous permettons une plus large implication de la population dans cette idée de citoyenneté. C'est là le plus grand avantage du service obligatoire (militaire ou civil): la cohésion sociale qu'il permet. En l'étendant aux hommes, femmes et pourquoi pas aux étrangers, nous permettons un meilleur dialogue sociale entre les différentes régions de la Suisse, les différentes générations, Tout un chacun participe en fonction de ses capacités. 

Enfin, la possibilité d'inscrire dans la loi une ouverture rendant possible un service dédié à la protection de l'environnement et de la nature est très importante: aujourd’hui, seuls 9% des jours de service civil y sont consacrés. Pourtant, avec la dérive climatique et la perte de biodiversité, nous faisons face à des risques existentiels sur le plan écologique. Le service citoyen permet de libérer des forces citoyennes pour prévenir les dégâts, atténuer leur gravité, nous préparer et nous défendre contre leurs conséquences.

Une initiative à ce sujet que je soutiens en est actuellement à sa phase de récolte de signatures. Je t'invites à y jeter un oeil. 

Protection des lanceurs et lanceuses d'alerte

La Suisse est l’un des rares pays en Europe à ne pas posséder un cadre harmonisé de protection des lanceuses et lanceurs d'alerte bien que la Confédération fasse partie du Groupe d’Etats contre la corruption (GRECO) depuis 2006. L'Union européenne a adopté, le 23 octobre 2019, une directive sur la protection des personnes qui signalent des violations du droit de l’Union alors qu’en Suisse, si plusieurs cantons (p.ex. Bâle-Ville, Berne, Winterthur, Zurich, Genève) ont mis en place des structures pour faciliter le travail des lanceuses et lanceurs d’alerte, comme la possibilité d’alerter anonymement, rien n’a jusqu’ici été entrepris au niveau fédéral.

Adopter des mesures en la faveur des lanceuses et lanceurs et d’alerte permettrait d’aligner la réglementation avec les autres cantons et pays de l’Union européenne, ainsi que de préparer le terrain pour une potentielle harmonisation. Il est à noter que les périodes de crises donnent souvent lieu à des irrégularités accrues : en 2020, dans un contexte de crise sanitaire, le Contrôle fédéral des finances (CDF) a enregistré une hausse de 159 % des annonces de lanceuses et lanceurs d'alerte par rapport à 2019. Une protection de ces dernières et derniers permettrait de minimiser la hausse de comportements illégaux dans un contexte de crises futures. En l'absence de mesures de protection concrètes pour les lanceuses et lanceurs dans la loi, les personnes constatant des irrégularités au sein de leur lieu de travail ne sont pas encouragées à les dénoncer. Il y a donc davantage de risques que des comportements illégaux persistent et exposent les personnes aux conséquences de ces actes. Offrir une protection aux lanceuses et lanceurs d’alerte permettrait non seulement de les protéger mais également de protéger le reste de la population de ces comportements illégaux.

Avec les jeunes Vert'libéraux, nous avons déposer une motion populaire sur le sujet pour le canton de Fribourg.

Pour retrouvez l'ensemble des mentions auxquelles j'ai contribué, c'est par ici: